Les routes de l'impossible Ladakh piège de boue sur le toit du monde
Dans l’extrême nord de l’Inde, dans l’Etat du Kashmir, à plus de 5 000 mètres d’altitude – la région du Ladakh, surnommée « Le Petit Tibet ». Pour se rendre dans le reste de l’Inde, il existe une route aérienne, qui fonctionne normalement en été, mais qui, durant l’hiver, est aléatoire. La plupart du temps les vols sont retardés ou annulés. La seule route qui descend au Sud, vers Manali et Delhi, en longeant la vallée de l’Indus, est impraticable pendant plus de neuf mois par an. La route passe par des cols vertigineux de l’Himalaya, dont deux culminent à plus de 5000 mètres d’altitude. C’est une des plus hautes routes du monde et aussi, une des plus dangereuses. A cette altitude, le moindre effort est terrible et la moindre faiblesse peut être fatale… Adjay, un chauffeur Indien de 40 ans et Ali, son aide mécanicien, prennent cette route pour livrer du goudron. Dès les premiers kilomètres, ils doivent affronter un pont très fragile, ne pouvant pas supporter plus du poids de leur camion. Cette route est très fréquentée. Des voitures, des camions, des bus (de 1ère et de 2nde classe), parfois même – à la belle saison – des motos et des vélos y circulent au milieu de paysages à couper le souffle et… sur le bord de précipices tout aussi vertigineux. A peine partis de Manali, dans l’Etat de Himachal Pradesh, le camion est la tête dans les nuages : le premier col, le Rohtang La, est à 3 977 mètres. Il y a du brouillard, le chauffeur ne voit pas à plus de 10 mètres. Il y a les ravins et la boue glissante, qui rend tous les virages, extrêmement périlleux. Des centaines de véhicules enlisés bloquent la route. Sur le reste de la route, il est impossible de se croiser. Chaque fois, il faut qu’un des véhicules se gare et que l’autre passe au pas. Il y a des emplacements tous les trois à cinq cent mètres environ pour qu’un véhicule se gare, mais personne n’a envie de céder le premier. Commence alors l’intimidation pour savoir lequel reculera – cela peut durer longtemps. Puis les hautes montagnes, la neige et le froid et surtout le manque d’oxygène qui rend la conduite plus pénible…. Au Ladakh, il y a aussi ces nomades qui transhument avec leurs yaks et leurs chèvres tous les mois. Ils vivent à plus de 4000 mètres dans des conditions extrêmes. Nous avons aussi suivi, Tenzin, un moine bouddhiste, qui empreinte des sentiers étroits, au flanc des montagnes, pour tenter d’arriver à Himis, où se déroule chaque année, le plus grand festival de danses sacrées du Ladakh…
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